
Dans les années 1950, il n’y en avait pas, de femmes gestionnaires… à part peut-être Coco Chanel, pionnière inspirante du début des années 1900. Il y avait même peu de femmes sur le marché du travail à cette époque. Les trois quarts des femmes de 25 à 54 ans, au début des années 1950, étaient à la maison. Cette proportion a lentement diminué au fil de l’évolution des normes sociales, pour atteindre le marché du travail qu’on connaît aujourd’hui. Mais ce qui a changé dans les dernières décennies, c’est que de plus en plus de femmes occupent des postes de gestion. Mais en quoi sont-elles d’excellentes gestionnaires?
Ce n’est pas une cachette, nous, les femmes, avons souvent une bien plus grande charge mentale que nos homologues masculins. Nous n’avons pas qu’à nous soucier d’arriver à l’heure au bureau et de revenir à temps pour souper. Les gestionnaires qui sont à la fois maman sont souvent celles, au sein du couple, qui auront la responsabilité de planifier le souper, de veiller à la routine du matin des enfants et à la préparation des lunchs, parfois en gérant certains courriels de clients ou appels d’employés.
Justement, cette vie chargée nous confère, femmes leaders, une excellente capacité à gérer les priorités, nous permettant ainsi de ne faire souffrir ni la vie familiale ni la vie professionnelle. Nous avons la capacité à passer de l’une à l’autre de ces facettes de nos vies très rapidement advenant le cas où nous devons gérer une problématique professionnelle lors de moments accordés à la famille, et vice-versa.
Évidemment, notre vision de l’équilibre travail-famille est peut-être différente de celles qui ont un besoin absolu de décrocher à 100 %.
L’intelligence émotionnelle des femmes
Les femmes ont souvent une intelligence émotionnelle plus développée. Selon Geneviève Desautels, présidente de la firme-conseil Amplio Stratégies et citée dans un article du journal Les Affaires en 2019, l’intelligence émotionnelle, « c’est la capacité d’être, de ressentir ses émotions, de parler et d’agir de façon consciente. C’est aussi la capacité d’avoir conscience des émotions et de la perception du monde de la personne avec qui on interagit. Faire preuve d’intelligence émotionnelle, c’est se décentrer de soi-même pour voir une situation à travers les yeux de l’autre. »
À notre avis, ce n’est pas tant une question de sensibilité qu’un savoir-être, qui peut évidemment être développé chez l’homme. Nous, les femmes gestionnaires, ressentons les malaises, arrivons à calmer les situations tendues et avons une écoute et une empathie plus développée, de façon générale. Certes, certaines gestionnaires dans des milieux masculins peuvent se sentir contraintes à porter un masque rigide, mais elles rechercheront généralement davantage le bien-être de leurs équipes.
Au cours de la pandémie, alors que les entreprises avaient besoin de plus d’intelligence émotionnelle dans les postes de gestion, beaucoup de femmes leaders se sont démarquées. Cela s’explique facilement par les problèmes d’adaptabilité, les stress et les troubles de santé mentale qu’on constatait au sein des équipes. Certains hommes ont d’ailleurs profité de la situation pour développer davantage cet aspect plus humain de leur leadership.
D’un autre côté, même si une forte intelligence émotionnelle est plus innée chez certaines femmes, elles doivent acquérir par le biais de formations d’autres compétences qu’ont plus naturellement, de façon générale, les gestionnaires masculins. On peut notamment penser au courage managérial. C’est peut-être pourquoi certains hauts dirigeants ont encore, en 2022, de la difficulté à reconnaître les compétences de gestion des femmes.
Il n’en demeure pas moins qu’il n’y a pas de science infuse du leadership. Les gestionnaires demeurent des humains qui travaillent avec des humains et qui doivent composer avec des objectifs stratégiques.
Article rédigé conjointement par Cynthia Cowan, propriétaire d’Académie GRH et Marie-Pascale Fortier, propriétaire de Rédaction MF
*Cet article est composé d’opinions personnelles, non basées sur des études scientifiques, ainsi que des expériences personnelles et professionnelles.
Sources :
https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/11-630-x/11-630-x2015009-fra.htm