Depuis longtemps, on vous dit qu’améliorer le bien-être au travail réduit le taux d’absentéisme et augmente la motivation de vos employés et que vous réaliserez ainsi des économies majeures. Puis, maintenant, on vous dit de mettre en place une culture de non-présentéisme… C’est à ne rien y comprendre, nous direz-vous? On vous explique.
S’il y a bien quelque chose qu’on a appris dans les dernières semaines, c’est que les virus et les microbes se propagent vite. Nous savons bien que vous ne souhaitez pas composer avec une épidémie de gastro, de grippe ou de COVID-19! Vous souhaitez aussi éviter qu’un employé victime d’un surmenage doive s’absenter pendant une longue période.
Qu’est-ce que le présentéisme
Dans le milieu des ressources humaines et de la psychologie du travail, le présentéisme signifie de se rendre au travail dans un état de santé affaibli. Un employé peut le faire par peur de laisser tomber ses collègues, pour prouver son professionnalisme ou encore parce que sa banque de congés de maladie payés est épuisée. Par contre, s’il contamine d’un virus tous les collègues qu’il aura côtoyés dans la journée, les affaires se verront beaucoup plus ralenties que s’il était resté à la maison.
Le présentéisme peut aussi toucher la question de la santé mentale, un état de santé qui ne doit pas être pris à la légère. D’ailleurs, selon la Commission de la santé mentale du Canada, c’est près du quart de la population canadienne qui vit des problèmes de santé mentale au travail. Les troubles anxieux et la dépression et l’épuisement professionnel figurent en tête de liste.
Bref, le présentéisme peut être encore plus coûteux pour votre entreprise que l’absentéisme. Ce que vous voulez, ce sont des employés en santé et reposés!
Le repos à 100%
Si un employé de travail est visé par un arrêt médical de quelques jours voire de plusieurs semaines, permettez lui de consacrer tout son temps à la guérison, sans télétravail ou prise de courriel. S’il refuse de s’arrêter, insistez.
En tant que propriétaire d’entreprise, vous pouvez aussi prendre l’initiative d’offrir à vos employés plus que les deux journées de congé payées prévues aux normes du travail. Le facteur économique peut être un enjeu important dans le taux de présentéisme pour un employé qui a épuisé ses deux congés payés dans l’année.
Par contre, si l’employé s’absente pour des symptômes de rhume ou de grippe, mais qu’il se sent tout de même en mesure de travailler, le télétravail peut être une avenue intéressante. Avant d’accorder le télétravail, assurez-vous que sa condition le permette réellement.
Lutter contre le présentéisme
Il doit être normal pour tout employé qui ressent des symptômes de maladie de rester à la maison sans culpabilité. Cette façon de penser doit être bien intégrée au sein de votre culture d’entreprise, mais concrètement, comment fait-on pour implanter un réflexe de non-présentéisme au sein de sa culture d’entreprise?
- Faites en sorte que vos employés se sentent importants, mais pas irremplaçables.
- Assurez-vous que les employés qui occupent un poste cadre donnent l’exemple. Si un cadre se présente au travail cerné jusqu’au menton, le teint blafard, avec un 40 de fièvre, il est ensuite difficile pour lui d’envoyer à la maison un membre de son équipe qui se trouve dans le même état.
- Remplacez la personne absente pour éviter une surcharge de travail pour ses collègues qui pourraient s’en voir frustrés.
- Ne surchargez pas l’employé à son retour, il pourrait éviter de s’absenter du travail s’il tombait malade à nouveau en pensant à la charge de travail qui l’attend au retour.
- Faites la promotion du non-présentéisme.
Pour assurer la continuité des opérations de nos entreprises, nous devons maintenant imposer un changement de culture dans nos organisation et favoriser la santé de nos employés!
Cynthia Cowan
Fondatrice de Académie GRH