Le déconfinement progressif est en cours. Vos employés devront bientôt rentrer au travail, si ce n’est déjà fait, et la vie reprendra presque son cours normal, bien sûr en appliquant toutes les nouvelles mesures de sécurité et procédures mises en place au sein de votre entreprise. Jusqu’à présent, avez-vous eu à faire face à des employés qui refusent de se présenter au travail pour continuer à profiter des mesures gouvernementales? Que pouvez-vous faire en tant qu’employeur pour remédier à la situation?
Si vous êtes aux prises avec des employés qui refusent de revenir au travail, avant de vous précipiter dans la prise d’action sur un coup de tête, il est primordial de discuter avec eux des raisons qui les poussent à réagir ainsi. Quelles sont les barrières à leur retour au travail? La peur? Les enfants à la maison? Certaines personnes sont très anxieuses face à la situation actuelle et il faut savoir faire preuve d’empathie.
Sachez aussi que l’article 12 de la loi sur la santé et la sécurité du travail précise qu’ «un travailleur a le droit de refuser d’exécuter un travail s’il a des motifs raisonnables de croire que l’exécution de ce travail l’expose à un danger pour sa santé, sa sécurité ou son intégrité physique ou peut avoir l’effet d’exposer une autre personne à un semblable danger. » L’intervention d’un enquêteur de la CNESST pourrait être requise pour déterminer si le refus de travail est justifié. Si l’enquêteur détermine que l’employé n’est pas exposé à un danger, l’employé ne pourra exercer son droit de refus de travail.
L’employeur doit toutefois prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger la santé de son personnel. Il est possible de télécharger gratuitement la fiche de mesures de prévention de la CNESST.
Il est à noter que le fait de refuser d’envoyer son enfant à l’école n’est pas un motif raisonnable pour retarder un retour au travail si l’enfant n’a pas de problèmes de santé le rendant plus vulnérable. Il est aussi impossible pour un travailleur de moins de 60 ans sans problèmes de santé tels qu’une maladie pulmonaire, de la haute pression ou du diabète de refuser de retourner au travail.
Dans le cas où l’employé refuse tout de même, il est important de lui expliquer les conséquences de ce refus. S’il n’a aucun motif raisonnable de retarder son retour au travail, l’employeur est dans le droit de mettre fin au lien d’emploi et d’émettre un relevé d’emploi qui indique qu’il a démissionné. Cela fait en sorte que l’employé n’a plus le droit de bénéficier de la prestation d’urgence du Canada (PCU).
Ce que vous pouvez faire pour favoriser le retour
Adapter les horaires de travail
S’il est possible pour vous de le faire, il peut être intéressant de modifier les horaires de travail des employés qui doivent utiliser les transports en commun afin qu’ils n’aient pas à se déplacer durant les périodes plus achalandées.
Favoriser le télétravail
Tout le travail administratif pouvant se faire à distance doit être poursuivi à distance pour diminuer les contacts et les possibilités de propagation.
Réviser les salaires
Peut-être que s’il est plus intéressant pour eux de rester à la maison pour 2 000$ imposable mensuellement, il serait le temps de réviser les salaires de vos employés. Rappelez-leur aussi que, dans le cas d’un retour à temps partiel, il est possible de gagner jusqu’à 1 000$ mensuellement et de continuer à recevoir le PCU.
Revoir les tâches
Peut-être que vos employés préfèrent rester à la maison parce que certaines de leurs tâches ne leur plaisent pas? Discutez avec eux pour vous assurer que leur travail les motive toujours et apportez des changements à la description de tâches, au besoin.
Planifier la relance en instaurant de nouvelles mesures de sécurité
En gros, on explique que la reprise des activités doit se planifier. D’abord, planifiez la main-d’œuvre dont vous aurez besoin, adaptez les politiques et procédures à la nouvelle réalité, communiquez le plan aux employés, adaptez le milieu de travail, prévoyez la formation pour les nouveaux équipements, prévoyez des moments de communication puis évaluez, révisez et adaptez le plan au besoin.
Voici quelques exemples de mesures de sécurité qui doivent être mises en place :
· Promouvoir le lavage des mains
· Désinfection fréquente des surfaces, des outils et des équipements
· Fournir des équipements de sécurité et donner la formation sur l’utilisation des nouveaux équipements
· Favoriser la distanciation physique de deux mètres entre les employés
· Éviter les réunions face à face non essentielles
· Prévoir une politique de gestion des cas de COVID-19 et la communiquer aux employés
· Exclure des lieux de travail les employés qui présentent des symptômes de COVID-19
Vos employés se sentiront beaucoup plus en confiance et en sécurité s’ils sentent que le retour au travail est planifié et réfléchi.
Offrir du soutien psychologique
Si vous ressentez que certains de vos employés vivent beaucoup de stress par rapport à la situation actuelle, il peut être intéressant de leur offrir gratuitement un service de soutien psychologique, si votre entreprise ne participe pas déjà à un programme d’aide aux employés (PAE). Si vous proposez déjà un tel service, rappelez à vos employés son existence, par exemple en distribuant des brochures ou en envoyant une infolettre interne afin qu’ils aient les informations sous la main en cas de besoin.
Finalement, si vous avez besoin de soutien pour vous y retrouver l’équipe de Académie GRH peut vous offrir son assistance.
Cynthia Cowan
Fondatrice de Académie GRH
Sources :
http://legisquebec.gouv.qc.ca/fr/showversion/cs/S-2.1?code=se:12&pointInTime=20200106
https://www.deveau.qc.ca/actualites/guide-a-lintention-des-employeurs-covid-19
https://www.cnesst.gouv.qc.ca/salle-de-presse/covid-19/Pages/coronavirus.aspx