On remarque de plus en plus, en milieu de travail, des difficultés à communiquer face à face en cas de conflit, même mineur. Ces situations peuvent rapidement dégénérer et mener à des plaintes pour harcèlement psychologique. Dans ce genre de situations, quel est le rôle du gestionnaire et comment faire pour éviter les plaintes à son endroit?

D’abord, il faut définir ce qu’est le harcèlement psychologique. Le harcèlement psychologique est une conduite vexatoire qui, de façon répétée ou isolée, peut porter atteinte à l’intégrité d’un individu. Généralement, c’est la répétition d’un comportement inadéquat à l’endroit d’un collègue de travail ou un seul acte grave qui engendre une situation réelle de harcèlement psychologique, en vertu de la Loi sur les normes du travail.
En entrevue radiophonique la semaine dernière avec Paul Arcand, Me Claude Gravel, avocat en droit du travail, a même avancé qu’au Québec, environ 5000 plaintes pour harcèlement psychologique au travail sont déposées chaque année. De nos jours, les plaintes pour harcèlement peuvent parfois s’avérer la solution facile pour mettre fin à un conflit, mais sachez qu’elles sont analysées avec soin avant d’être retenues ou rejetées.
Les plaintes à l’endroit du gestionnaire
Certaines de ces plaintes sont déposées à l’endroit des gestionnaires d’entreprise. En tant que gestionnaire, il ne faut pourtant en aucun cas avoir peur d’exiger d’une équipe ou d’un employé un respect, une certaine performance et une présence au travail. C’est le rôle d’un gestionnaire d’exercer son droit de gestion.
Mais qu’en est-il des employés qui menacent de se plaindre pour harcèlement? Pour qu’une plainte soit retenue, il faut que la cause soit jugée juste et suffisante. Soyez sans craintes, une plainte pour harcèlement portée envers son gestionnaire d’entreprise ne sera pas retenue si le gestionnaire a imposé une mesure disciplinaire juste, appuyée par des faits, tout en utilisant un langage approprié.
Pour éviter les situations qui dégénèrent, il est primordial de privilégier les communications orales face à l’employé plutôt que de se cacher derrière des courriels et des textos qui peuvent facilement être mal interprétés. Gardez en tête que vos interventions doivent viser l’amélioration de la performance ou des comportements et que vos employés doivent en sortir grandis.
En tant que gestionnaire, effectuer une rétroaction efficace avec le personnel permet d’éviter des plaintes et des recours inutiles. Il peut être difficile pour un gestionnaire, surtout en début de carrière, d’exercer son leadership et c’est pourquoi il est important de bien préparer son discours et son message lors d’une intervention auprès de ses employés.
Au besoin, n’hésitez pas à demander conseil, à lire sur le sujet ou à prendre une formation sur la communication efficace en entreprise.
Cynthia Cowan
Fondatrice de Académie GRH