En cette semaine de la Santé mentale, qui se déroule du 6 au 12 mai, j’ai décidé de m’exprimer un peu plus en détail sur ma vraie histoire d’entrepreneure, une histoire dans laquelle une profonde détresse a fait en sorte que la seule issue pour moi était de créer un environnement de travail plus sain et à mon image.
Revenons 7 ans en arrière. J’étais une employée dévouée dans une grande firme RH, j’occupais le poste de formatrice principale au niveau national. Étant très autonome, je voyais ma personne support environ deux fois par année, et ce même si nous partagions un bureau dans le même édifice, et nous avions très peu de contacts. Je suis le cerveau derrière plusieurs programmes de formation de grande envergure qui sont toujours utilisés aujourd’hui. Les évaluations des formations par les participants révélaient un travail et une atmosphère impeccable. Alors que je traversais un divorce difficile sur plusieurs années et que mon enfant cumulait les hospitalisations, c’est au travail que je sentais que j’exerçais un plein contrôle. C’est là que je me sentais invincible.
La fameuse superwoman qui garde le cap contre vents et marées, vous voyez?
Dans cet univers où j’excellais, on m’a demandé de former une nouvelle venue dans l’équipe, puis cette personne a été nommée directrice de mon département. Bref, elle devenait mon patron. Après avoir travaillé si fort pour me rendre où j’étais, avec un dossier sans tache et des évaluations de la performance toutes plus glorieuses les unes des autres. On a préféré quelqu’un d’autre à moi pour des raisons qui m’échappaient. La situation est venue créer chez moi plus qu’un sentiment de désarroi. Mon monde s’écroulait.
Je suis tombée malade, j’ai dû être placée en arrêt de travail, assaillie de migraines insoutenables. Un brouillard s’est installé, mon corps à ralenti, le centre de l’équilibre devenait défaillant et je ne pouvais plus marcher sans tomber. On a d’abord fait des recherches pour la sclérose en plaque, puis on a envisagé le cancer. Plus on avançait dans les hypothèses de diagnostic pouvant expliquer mon état, le temps qu’il me restait à vivre se resserrait.
Après 9 mois et une batterie de tests, on a finalement trouvé la source de ma grande souffrance physique : le stress.
Je n’allais pas mourir.
Je n’allais peut-être pas mourir, mais je devais absolument prendre un virage professionnel si je voulais retrouver la santé. J’ai décidé de créer mon propre environnement de travail. Un environnement où j’allais être le capitaine du bateau et au sein duquel je pourrais m’entourer de gens qui partagent les mêmes ambitions et les mêmes valeurs que moi.
C’est ainsi qu’il y a 6 ans, j’ai décidé de fonder Académie GRH et d’accompagner les entreprises à établir des processus internes qui soient justes et équitables, à former les gestionnaires pour les aider à appliquer ces processus et à développer leurs habiletés de leadership et de communication en ayant du courage managérial pour offrir un milieu de travail sain aux travailleurs et travailleuses, mais aussi à outiller les gestionnaires à percevoir les signes de détresse chez leurs employés en développant leur empathie et leur intelligence émotionnelle. Le fameux QE (quotient émotionnel).
S’il y a bien une autre chose que j’apprends de ce parcours, bien que cela reste un défi dans mon cas, c’est l’importance d’avoir un équilibre entre les différentes sphères de notre vie et que le travail ne soit pas le seul et unique endroit où vous vous sentez accomplie comme personne.
En cette semaine de la santé mentale, je vous invite à poser une action pour atteindre un meilleur équilibre, que ce soit en établissant une nouvelle routine matinale, en vous permettant de prendre le temps de marcher quotidiennement ou de pratiquer un sport, en jouant de la musique ou en chantant, en prenant rendez-vous avec un professionnel ou encore en vous inscrivant à un cours de groupe pour vous inciter à prendre un moment pour vous dans votre semaine de travail. Ce premier pas vous permettra peut-être de remettre votre bien-être au cœur de vos priorités. En terminant, rappelez-vous toujours que vous êtes plus que votre travail ou que votre titre.
Cynthia Cowan, CRHA, Adm.A.