« Tu cherches un emploi étudiant? On a ce qu’il te faut! » On voit régulièrement des offres d’emploi qui visent spécifiquement les étudiants. Mais pourquoi les entreprises prisent-elles l’embauche de ces jeunes travailleurs, souvent sans expérience? Les raisons sont tantôt excellentes, tantôt pas : salaire plus bas, pénurie de main-d’œuvre, remplacement de vacances ou congé de maladie, hausse de la production, sans oublier la planification de la relève.
On ne dit pas que c’est mal, d’embaucher des étudiants, loin de là! Nos étudiants, notre relève, nos jeunes ont réellement besoin de ces expériences de travail pour se forger un historique d’emploi. Toutefois, c’est à nous, les employeurs de nous assurer que cette expérience soit positive si nous souhaitons faire d’eux de bons travailleurs dans le futur!
Les jeunes ont des droits sur les milieux de travail
Je suis mère de deux adolescents en âge d’accéder au marché du travail. Je suis donc à même de constater, à mon plus grand désarroi, que leurs amis n’ont pas tous d’excellentes expériences de premier emploi.
L’an dernier, un adolescent dans le groupe d’amis d’un de mes ados a été embauché dans une pépinière. Il a été requis pour tailler des herbes hautes. Malheureusement, il n’était pas équipé de pantalons longs et de manches longues. L’herbe mêlée au soleil lui a occasionné des brulures avec des cloques. Ces blessures lui laisseront des marques pour la vie. Lorsqu’il a demandé des congés pour soigner ses blessures, il n’a pas bénéficié des deux journées de congés payés prévues par la CNESST après 3 mois de travail continu. Il a été à la maison, sans compensation. On ne lui a pas non plus proposé de consulter et de prendre un congé pour accident de travail avec la CNESST.
Cette année, on a demandé à un autre ami de travailler plus de 40 heures par semaine. Cet ami s’est fait payer environ 37 heures par semaine. Lorsqu’il a réalisé qu’il faisait des heures supplémentaires en révisant son talon de paie, il a pris son courage à deux mains et a avisé son employeur de l’irrégularité. Au lieu de rémunérer ses heures à temps et demi comme le prévoit la loi, l’employeur lui a versé un bonus, lui évitant ainsi de conserver une provision pour les vacances et d’autres avantages pour l’employé.
Chers employeurs, savez-vous que vous préparez la prochaine génération à entrer sur le marché du travail? Si vous bafouez leurs droits, ils ne seront pas enclins à vous respecter, vous offrir une loyauté et une stabilité d’emploi tant recherchée.
De nouvelles normes de la CNESST entourant le travail des jeunes de moins de 16 ans
La rentrée scolaire est à nos portes. Si vous souhaitez bénéficier d’une main-d’œuvre motivée et en soif d’apprendre, c’est le moment d’en prendre soin.
- Rémunérez les étudiants en fonction du travail qui leur est demandé.
- Offrez des horaires adéquats à nos étudiants pour qu’ils puissent avoir une vie, étudier et apprendre pour leur avenir, notre avenir.
- Donnez de bonnes conditions de travail et surtout des conditions de travail sécuritaires à nos étudiants en respectant les lois.
D’ailleurs, la CNESST a récemment modifié certains règlements qui encadrent le travail des étudiants. Ces règlements sont en vigueur depuis le 1er septembre.
Les jeunes qui ont l’obligation d’aller à l’école selon la Loi sur l’instruction publique peuvent travailler un maximum de 17 heures par semaine. De plus, entre le lundi et le vendredi, un maximum de 10 heures de travail peut être effectué. Ces conditions ne s’appliquent cependant pas durant les périodes où il n’y a pas d’école pendant plus de 7 jours, comme pendant la période des fêtes, la semaine de relâche ou les vacances estivales. L’employeur doit aussi s’assurer que l’horaire de travail du jeune lui permet d’être en classe durant les heures de cours et d’être chez lui entre 23 h et 6 h le lendemain matin.
Soyez de bons employeurs. Ensemble, préparons nos futurs travailleurs.